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Découverte

1-Découverte du phasme

2-Mimétisme et moyens de défense

3-Conditions d'élevage

4-Espèces pour débuter

5-Records

 

 

1- Découverte du phasme

Les phasmes sont certainement les insectes les plus énigmatiques et les plus évolués du règne animal. Placés en bas de la chaîne alimentaire, ils ont dûs au fil du temps, s'adapter à leur environnement et adopter différents stratèges afin d'échapper à l'appétit féroce de leurs prédateurs. C'est ainsi que dans l'esprit d'une majorité de gens, les phasmes sont associés à "bâtons".  Malgré leur popularité, bien peu sont les personnes qui connaissent vraiment cet insecte et ignorent qu'il existe d'autres formes dans la nature. On appelle cela le "mimétisme". Les phasmes grandissent par mues : une fois par mois environ, le phasme cesse de s'alimenter durant quelques jours pour se préparer à muer. Une mue est l'exosquelette externe du phasme (sa "peau") qui est rejetté car il est devenu trop étroit pour lui. Pour muer, le phasme se suspend à un endroit assez haut puis la "peau" se déchire le long du thorax permettant au phasme de s'en extraire. Ainsi donc, le phasme gagne quelques centimètres d'un seul coup en se gonflant d'air avant que la nouvelle "peau" ne durcisse. En cas de manque d'hygrométrie, le phasme peut rester coincé dans son exosquelette et meurt étouffé ou s'en sort avec des pattes en moins. C'est la principale cause de décès dans les élevages, le moment le plus délicat. Durant sa mue, il ne faut surtout pas déranger le phasme car si il tombe, la mue sera ratée et il mourra.

Dans les élevages, on détermine l'âge d'un phasme par le nombre de mues qu'il a effectué. Pour cela, on écrit L suivi du nombre de mues qu'il a réalisé. Dans sa vie, un phasme mue en général 6 ou 7 fois avant de devenir adulte. Il n'est pas nécessaire de retirer l'exuvie (=l'ancienne peau) du terrarium car le phasme l'a consomme généralement juste après la mue pour se redonner des forces. En effet, elle est très riche en minéraux.

 

Remarque : à la naissance, on lui attribue L1 et non L0.

 

 

2- Mimétisme et moyens de défense

On distingue deux formes de mimétismes : le mimétisme par homochromie, ce type de mimétisme consiste à ressembler, au niveau de la couleur à son environnement et le mimétisme par la forme. Pour survivre il faut s'adapter, les phasmes l'ont bien compris. Il existe des phasmes "bâtons" bien entendu mais également des phasmes "feuilles" comme les phyllies, d'autres "écorces" comme les Eurycantha calcarata. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, certains phasmes ont décidés de ne pas utiliser de mimétisme et d'aborder des couleurs voyantes. C'est le cas d'Achrioptera fallax, un phasme de Madagascar qui est certainement un des plus beaux phasmes qui existe.

Mais certaines espèces vont plus loin; c'est le cas de Peruphasma schultei, un petit phasme du Pérou noir "velour" avec des micro-ailes rouge vif, des mandibules rouge et des yeux jaune. Dans la nature, la couleur rouge est synonyme de danger et de toxicité. Ils abordent cette couleur pour prévenir leurs prédateurs qu'ils ne sont pas bons à manger. Et si un malheureux animal ignore cet avertissement et tente quand même de le grignoter, le phasme se défend à l'aide d'un liquide (terpène) aux effets lacrymogènes qu'il expulse par deux petits trous situés derrière la tête. Il est également capable de diriger la trajectoire du tir, alors méfiance aux yeux !

Ce n'est pas le seul à avoir adopter cette arme biologique, il y a également les Anisomorpha, les Pseudophasma.

Une espèce, Oreophoetes peruana, est également rouge et produit un autre sorte de liquide (Quinoléine) mais qu'il ne projette pas.

 

D'autres espèces, comme Heteropteryx dilatata ou Eurycantha calcarata à titre d'exemple, se défendent en relevant leur abdomen et en utilisant leurs pattes postérieures munis d'épines. Ainsi quand on tente de l'attraper, on est surpris de constater qu'on s'est fait pincer et croyez-moi que ça peut faire mal. Certains utilisent également une parade d'intimidation qui consiste à frotter leurs ailes les unes contre les autres, le bruit obtenu rappelle celui du papier froissé. Cette technique est également utilisée chez les mantes religieuses.

 

Mais rassurez-vous, ces particularités ne sont réservées qu'à une minorité d'espèces, les autres misent tous sur leur art du camouflage et si jamais ils se font démasquer, ils peuvent laisser volontairement une ou plusieurs pattes à la manière d'un lézard et elle repousse au fil des mues. Mais lorsque le phasme est adulte et qu'il perd une patte, elle ne repoussera pas. On appelle cela l'autotomie.

 

Un bon camouflage ne suffit pas à ces petites bêtes, pendant la journée ils restent immobiles imitant les mouvements du vent. Ce n'est que la nuit, quand bon nombre de prédateurs dorment que les phasmes s'activent à se nourrir et à se reproduire.          

 

 

 

3- Conditions d'élevage

Elever des phasmes ne demande pas beaucoup d'expérience et de matériels, enfin pour les espèces les plus communes car celles plus rares seront plus exigeantes et compliquées à maintenir. Les principaux paramètres à prendre en compte pour élever des phasmes sont :

-L'hygrométrie

-La luminosité

-La température

-Le feuillage

A savoir que chaque paramètre est différent selon l'espèce élevée. Ainsi des phasmes comme les Phyllium giganteum demanderont une atmosphère saturée en humidité et des températures comprises entre 22 et 25°C tandis qu'un phasme comme Extatosoma tiaratum exigera un environnement peu humide et acceptera des températures plus basses (20°C). En général, les phasmes se contentent des températures ambiantes d'une maison mais si vous voulez chauffer votre terrarium pour diverses raisons, l'utilisation d'un tapis chauffant est le meilleur choix, le cordon chauffant peut facilement briser le fond du terrarium. Concernant l'éclairage, il n'est pas nécessaire si le terrarium est assez éclairé en journée (l'utilisation d'un néon ou ampoule est optionnel). Penser à bien se renseigner avant d'acquérir une nouvelle espèce.

 

Pour débuter un élevage, il faut d'abord un terrarium d'une taille adaptée à la taille et au nombre d'individus. 60x60x60 semble être idéal pour une dizaine d'insectes d'une taille de 10cm de long. Attention toutefois à ce qu'ils ne puissent pas s'échapper par les trous d'aérations. 

Ensuite, il faut penser à mettre un substrat au fond du terrarium. Il a pour but d'être plus hygiènique et plus rapide à nettoyer. On utilisera de préférence des feuilles d'essuie-tout.

Ensuite, il faut les nourrir ces phasmes. Tous les phasmes sont herbivores et ils consomment des plantes de haie tels que la ronce, le lierre, du troène, du millepertuis, de l'eucalyptus etc... mais attention encore car chaque espèce possède des plantes de substitution différentes.

Pour éviter que les végétaux ne se dégradent trop rapidement, il faut les placer dans un récipient rempli d'eau. Il ne reste plus qu'à placer les végétaux dans le verre et de boucher avec du coton le verre afin d'éviter toute noyade accidentelle. 

Quelques coups de vaporisations dans le terrarium et sur le feuillage et c'est terminé ! Vous voyez, élever des phasmes n'est pas compliqué et n'est pas très coûteux, si ce n'est peut-être le terrarium.

 

Concernant la reproduction des phasmes, la nature a encore fait les choses incroyables car beaucoup d'espèces, en l'absence de mâles dans l'élevage, pondront quand même des oeufs grâce à deux ovules qui seront fertiles et donneront naissance (c'est la parthénogenèse). Mais par contre, les petits qui y sorteront ne seront que des femelles, faute de chromosomes Y contenus dans les gamètes mâles.

Une fois que vos phasmes commencent à pondre, il faut les placer en incubation. Attention car les oeufs ressemblent à s'y méprendre à des graines. La plupart des femelles pondent leurs oeufs en les éjectant à la manière d'une catapulte, sur le sol. Il suffira alors de les ramasser mais certaines espèces cependant pondent dans le substrat (on reconnaît ces espèces grâce à l'oviscapte, sorte d'aiguillon que la femelle plante dans le sol pour pondre). Il existe aussi quelques espèces comme les Necroscia annulipes qui pondent des oeufs allongés dans de la mousse synthétique.

 

Pour l'incubation, j'utilse personnellement des boîtes de grillons vendues quelques euros en animalerie mais on peut aussi utiliser des boîtes de coton-tige par exemple. L'idéal est de placer une couche de 2-3 cm de vermiculite (substrat minéral au fond de la boîte mais on obtient de très bons résultats avec de la tourbe blonde ou du sable non calcaire) puis de déposer les oeufs dessus. Pour réussir à incuber des oeufs de phasmes, il faut faire très attention aux moisissures, principale cause d'échec d'incubation chez les éleveurs. Par conséquent, il faudra percer la boîte de trous mais pas trop gros pour ne pas que les nouveaux-nés s'échappent, afin d'obtenir une aération suffisante. L'idéal est de découper un carré dans le couvercle et y coller un morceau de moustiquaire à la place. Il faudra également surveiller l'hygrométrie, une vaporisation par semaine suffit mais il faut augmenter légèrement la fréquence de vaporisations (2 à 3 fois par semaine) lorsque la date d'éclosion se rapproche. L'humidité va aider les nymphes à sortir de l'oeuf. A la différence des oeufs d'animaux, les petits ne cassent pas la coquille mais sortent par un "bouchon" appelé opercule qu'ils poussent pour sortir. C'est en quelque sorte une porte de sortie.

 A noter également que la chaleur accélère le processus embryonnaire, 25°C semble l'idéal. Dans mon élevage, les phasmes naissent généralement en fin de matinée pour des raisons encore inconnues.

 

La durée d'incubation est variable selon les espèces. En général, il faut compter 3 ou 4 mois mais certaines espèces comme Heteropteryx dilatata ont une durée d'incubation d'un voir deux ans !       

 

Une fois nés, les petits ressemblent déjà à l'adulte mais en miniature. Il faut les placer dans un terrarium d'une taille plus réduite pour éviter qu'ils ne s'épuisent à chercher la nourriture. Attention également aux vaporisations car une grosse goutte d'eau peut les immobiliser voir les noyer.

 

 

4- Espèces pour débutants  

Voici une liste de quelques espèces idéales pour débuter un élevage :

 

-Carausius morosus : le plus basique et le plus simple d'élevage de tous les phasmes "bâtons" ! Il est très résistant aux conditions d'élevage  Attention cependant car il se reproduit très bien.

 

-Medauroidea extradentata : un autre phasme "bâton" un peu différent.

 

-Ramulus artemis : un phasme "bâton" plus grand que les précédents.

 

-Extatosoma tiaratum : un phasme "feuille morte" très simple d'élevage, aux couleurs intéressantes. La présence de lichen blanc dès le stade L1 peut leur donner une couleur exceptionnelle les stades suivants !

 

-Neohirasea maerens : un phasme épineux très coloré.

 

-Aretaon asperrimus : un petit phasme "écorce" dont le mâle est particulièrement beau.

 

-Phyllium philippinicum : le plus simple des phasmes "feuilles" mais attention car il demande un peu plus de soins que les espèces citées plus haut. Idéal pour ceux ayant déjà un minimum d'expérience.

 

 

5- Records

Quelques records chez les phasmes :

 

- Le phasme le plus grand : Phobaeticus kirbyi (taille moyenne environ 50 cm de long avec les pattes)

- Le phasme le plus lourd : Heteropteryx dilatata (poids moyen d'une femelle adulte environ 35 grammes)

-Le phasme le plus rare : Dryococelus australis

-Le phasme le plus petit : Timema californicum (environ 2cm sans les pattes pour la femelle et 1,4cm pour le mâle)

-L'oeuf de phasme le plus gros : Haaniella echinata (7mm de diamètre et 9mm de long environ)

-La plus longue longévité : genre Dares (environ 2 ans mais 3 voir 4 ans ne sont pas rare)

 

 

 

 

 

 

Pour toute question supplémentaire, me contacter par e-mail. Le contenu intégral de cette page est basée sur mes propres connaissances. Aucune copie ne sera permise sans m'avoir averti.

 

Généralités sur les phasmes

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